Comment est définie une classe sociale en sociologie ?

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Lorsque les sociologues parlent de classe sociale, ils se réfèrent à un groupe d’individus qui occupent une position similaire dans le système économique de production.

Au sein de ce système, l’occupation est très importante car elle offre des récompenses financières, une stabilité et des avantages tels que les soins de santé.

Caractéristiques des différentes classes sociales

Malgré les controverses sur la théorie des classes, il existe un accord général parmi les spécialistes des sciences sociales sur les caractéristiques des principales classes sociales dans les sociétés modernes. Les sociologues postulent généralement trois classes : supérieure, active (ou inférieure) et moyenne.

La classe supérieure des sociétés capitalistes modernes se distingue souvent par la possession de richesses largement héritées.

La possession de grandes quantités de biens et les revenus qui en découlent confèrent de nombreux avantages aux membres de la classe supérieure.

Ils sont capables de développer un style de vie distinctif basé sur des activités culturelles et des loisirs étendus, d’exercer une influence considérable sur la politique économique et les décisions politiques, et de procurer à leurs enfants une éducation supérieure et des opportunités économiques qui contribuent à perpétuer la richesse familiale.

Historiquement, le principal contraste avec la classe supérieure dans les sociétés industrielles était fourni par la classe ouvrière, qui se composait traditionnellement d’ouvriers dans les industries extractives et manufacturières.

Compte tenu de la vaste expansion du secteur des services dans les économies les plus avancées du monde, il a été nécessaire d’élargir cette définition pour inclure dans la classe ouvrière les personnes qui occupent des emplois peu rémunérés, peu qualifiés et non syndiqués dans des secteurs tels que la restauration et la vente au détail.

Il existe cependant des différences considérables au sein de la classe ouvrière, et une distinction utile existe entre les travailleurs qualifiés, semi-qualifiés et non qualifiés qui correspond globalement aux différences de niveau de revenu.

Ce qui caractérise la classe ouvrière dans son ensemble, c’est le manque de propriété et la dépendance à l’égard des salaires.

Associés à cette condition sont des niveaux de vie relativement bas, un accès restreint à l’enseignement supérieur et l’exclusion, dans une large mesure, des sphères de prise de décision importante.

Outre l’augmentation spectaculaire du niveau de vie qui s’est produite dans les décennies qui ont suivi la Seconde Guerre mondiale, le principal facteur affectant la classe ouvrière depuis le milieu du XXe siècle a été un déplacement général de l’économie des industries manufacturières vers les industries de services, ce qui a réduit le nombre de travailleurs.

Aux États-Unis et en Grande-Bretagne, entre autres pays, le déclin des industries manufacturières traditionnelles a laissé un noyau de chômeurs chroniques isolés du courant économique dominant dans des zones urbaines en déclin.

Ce nouveau substrat urbain de travailleurs sans emploi et sous-employés en permanence a été qualifié de sous-classe par certains sociologues.

On peut dire que la classe moyenne comprend les niveaux moyens et supérieurs des employés de bureau, ceux qui occupent des emplois techniques et professionnels, les superviseurs et les gestionnaires, et les travailleurs indépendants tels que les petits commerçants, les hommes d’affaires et les agriculteurs.

Au sommet – les professionnels aisés ou les cadres des grandes entreprises – la classe moyenne se fond dans la classe supérieure, tandis qu’en bas – les emplois routiniers et mal payés dans la vente, la distribution et le transport – elle se fond dans la classe ouvrière.

L’approche de Maurice Halbwachs

Maurice Halbwachs, sociologue français du 20ème siècle, a consacré une bonne partie de ses recherches aux les classes sociales.

Dans son ouvrage « La mémoire collective » datant de 1950, il avance la théorie selon laquelle une société est capable d’avoir une mémoire collective, et cette dernière dépend de la classe sociale à laquelle appartient chaque groupe de cette même société.

Il fait donc la distinction entre la mémoire individuelle et la mémoire de groupe, qui dans un sens « dépasse » l’individu qui la constitue.

Il avance également que la mémoire de chaque groupe diffère, et démontre l’importance de la mémoire collective sur la famille, la religion ou encore les communautés sociales.

Il s’est notamment concentré sur la classe ouvrière, en observant le mode de vie des individus la constituant.

En analysant la manière dont les ouvriers géraient leur budget, il constata que ces derniers planifiaient leurs dépenses non seulement pour ce dont ils avaient besoin au moment présent, mais également pour ce dont ils pourraient nécessiter à l’avenir, ce qui les obligeait à mettre en perspective ce qui était nécessaire dans l’instant.

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